Jessica, une drôle de Dame.

Il y avait longtemps que Jessica était engagée dans l’expression de la lumière, plus exactement de sa conscience. Chaque jour, elle s’efforçait de faire au mieux : être bien alignée, rester centrée, émettre ses intentions les plus pures possible, en vérifiant bien qu’elles venaient de son cœur et elle essayait sans toutefois ne pas y parvenir toujours, de ne pas être, ni dans le jugement, la colère ou d’autres humeurs qui pouvaient la tirer par le bas, suivant une de ses phrases.

La plupart du temps elle était semble-t-il heureuse !

Mais au fond de son cœur demeurait une absence, un vide, une tristesse qu’elle ne parvenait ni à comprendre, ni à faire partir et des douleurs dans tout son corps principalement les os.

Elle avait parmi ses amis, femmes et hommes,  des gens merveilleux, tous engagés dans la co création et chacun d’eux apportait sa pierre à l’édifice de La Grande Oeuvre Humaine : comme ce futur semblait extraordinaire ! Alors pourquoi cette petite pointe devenue quasi permanente au fond d’elle ?

Son regard perdait, pour ceux qui la connaissent très bien, petit à petit son éclat, néanmoins elle était toujours souriante et prête à aider ceux dans la souffrance, même si l’heure était tardive.

Ses amis disaient : » Jessica elle fait des miracles, quelle chance nous avons de la connaître ! »

Jessica pensait exactement la même chose de ses précieux compagnons, sa fidélité était sans limite.

Néanmoins un matin, ayant passée une nuit agitée, elle osa enfin aller regarder ce coin en elle si vide.

En premier, elle accepta d’être pleinement créatrice de ce manque et ce mis dans l’accueil, sans rien juger, surtout pas elle !

Ne sentant aucun changement, elle ressentit que le pardon était nécessaire, a qui a quoi elle l’ignorait ?

Une paix, tout au moins un sentiment de mieux être s’installa en elle, c’était déjà ça ! Pourtant elle savait qu’elle n’était pas au bout de ce travail «  sur elle » et comme un bon petit soldat armé de lumière elle continua à se laisser guider.

Soudain elle entendit une voix, si douce, que les larmes coulèrent de ses yeux : »

Tu te demandes sans doute pourquoi tu as toujours ce vide et comment tu peux le remplir ? »

Jessica « Oui ! Et surtout de quoi ai-je tant besoin ? »

«  Besoin ! Es-tu certaine d’employer le bon mot ? »

Jessica « Euh, vous voulez répéter la question ? »

Sortie trop brutalement à son goût de son bien-être, Jessica se mit a pleurer tellement elle était déçue, en plus elle se sentait découragée et encore plus seule.

Une espèce de ras-le-bol s’empara d’elle et tout à coup l’envie de tout envoyer balader trotta dans sa tête.

Elle en avait marre de tout ce travail sur elle depuis tant et tant d’années et pourquoi cela semblait si simple pour certains qui en apparence ne faisaient rien et si pesant parfois pour elle. Une révolte grondait, un sentiment de c’est trop dur, je me sens seule et pourtant en étant très franche elle avait remarqué qu’un ennui était toujours résolu rapidement avec tout les process qu’elle faisait au quotidien.

Comme si un génie était dans son cerveau, un éclair de lucidité la traversa et une réponse se fit jour : détachement !

Oui détachement, comme c’était simple !

En effet même si tous ses soucis trouvaient toujours la solution la plus juste, elle avait complètement oublié de se vérifier si en elle il restait un reliquat d’émotions perturbatrices et de s’en détacher.

Youpi la vie était belle, lalalalalalala !

Comme tout était simple, soudain elle se dit : «  en effet le soir elle ne se contentait pas de seulement vider les poubelles du jour, elle nettoyait aussi le contenant et c’est ce qu’elle avait oublié de faire pour elle, en elle !

Maintenant elle allait inclure cette pratique fort simple et tellement logique.

En effet la voix avait raison, elle n’avait besoin de rien, juste de se vider encore d’avantage de reliquats d’émotions, de pensées qui à la longue devenaient pesants et surtout incompréhensibles.

Un profond sentiment de paix monta du fond de son cœur et un grand soupire de  lâcher prise s’en suivit.

Soulagée, libérée, Jessica remercia profondément ce moment et se plongea dans l’amour douceur et sa journée continua naturellement.

Françoise Chinour